Usages et représentations de l’environnement dans le monde chinois
Colloque international de l’AFEC
16-17 octobre 2020, Paris
Des invasions d’insectes documentées dans les Annales des printemps et automnes aux récents séismes ayant touché le Sichuan, le monde chinois a été régulièrement affecté par les humeurs de l’environnement. Alors que les sommets himalayens continuent de s’exhausser, le fleuve Jaune de divaguer, et les confins du pays de s’anthropiser, il est apparu opportun à l’Association française d’études chinoises de consacrer un colloque à la question environnementale et à ses usages, avérés ou possibles, dans le monde chinois.
Les propositions attendues pourront tout autant analyser la profondeur historique du phénomène que l’impact prospectif des politiques actuelles. Il s’agira, par exemple, de réfléchir à la prise en compte des facteurs environnementaux dans la construction de l’État chinois impérial puis post-impérial. On s’intéressera ainsi à l’administration de l’espace et à l’aménagement du territoire (agriculture, grands travaux, gestion de l’eau). Quelles stratégies ont été mises en place pour anticiper, puis répondre aux épidémies et famines ? Quels individus et quels corps (fonctionnaires, militaires, scientifiques) ont été mobilisés afin de remédier aux catastrophes naturelles et aux conséquences humaines d’utopies politiques ? La question environnementale dans les zones périphériques du monde sinisé permettra d’aborder celle des frontières politiques et du rôle de l’environnement dans leur (re)définition, mais aussi la question des politiques écologiques qui ont conduit au déplacement de millions d’individus, et encore celle de la réinterprétation des relations entre humains et non-humains (animaux, plantes, esprits). Dans le domaine des lettres et des arts, quelles représentations rendent compte de l’impact de l’environnement sur la société chinoise et en retour de l’action de l’homme sur l’environnement, et quelles peuvent être leurs significations respectives ?
Ces quelques thèmes confirment que l’environnement est une clé pour appréhender les bouleversements politiques, culturels et sociaux survenus dans le monde chinois. Inversement, l’expérience chinoise offre un cas d’étude fructueux pour aborder des problématiques théoriques ou plus générales telles que le réchauffement climatique ou la validité des concepts « anthropocène », « écologie », voire la notion même d’« environnement ».
Sans restriction de période ou de discipline, les propositions individuelles doivent être déposées sur le site de la conférence avant le 21 février 2020. Elles devront comprendre un résumé de 350 mots maximum, ainsi qu’un CV. Les contributeurs retenus seront notifiés avant la fin du mois de mars 2020. Seules les recherches s’appuyant sur des sources chinoises ou vernaculaires seront prises en compte. La langue de communication du colloque est l’anglais ; toutefois, les propositions de communication pourront être soumises en anglais ou en français.
La participation au colloque est gratuite, mais l’adhésion à l’association est obligatoire. Les contributions pourront, après avoir été évaluées en double anonymat, être publiées dans la revue Études chinoises.
Comité d’organisation : Alice Bianchi (Univ. de Paris), Aurore Dumont (GSRL), Soline Lau-Suchet (BULAC), Alexis Lycas (EPHE), David Serfass (Inalco)